Aux confins de l’étrange et du sublime, là où les éléments, la terre, l’air, l’eau et le feu jouent au maximum, cinq artistes, peintres, sculpteur et graveur, appréhendent le monde. Ils interrogent, expérimentent, immergent leur regard intense dans l’espace, la matière, l’infini, à la recherche de l’essentiel, des mystères de l’existence, que ce soit à travers la spiritualité, la métaphysique, la plongée dans les profondeurs abyssales. Mais quelle que soit la démarche, le trait d’union entre leurs différentes expressions se décline en terme de fougue et de passion, exprimées avec un talent reconnu, d’où l’envergure internationale dont ils jouissent.
A découvrir, ou à redécouvrir : Henry Rouyer, peintre-poète-philosophe, maître de la couleur, dont les œuvres ont fait le tour du monde porte, à travers ses « Fenêtres », le regard du penseur et du métaphysicien, dans un langage détaché de toute forme. Les champs colorés, parsemés de petites taches multicolores et de signes à la cire ou à la peinture blanche, traduisent l’étroite communion que l’artiste, en observateur sensible, entretient avec la nature.
Les sculptures et mobiles en bronze doré d’Alain Cantarel, mises à l’épreuve du feu durant de longues semaines, s’oxydent en une patine aux couleurs d’azur, alternant l’or ou le noir brillant. Résultat d’une véritable prouesse technique, elles se déploient dans l’espace et se métamorphosent au gré d’un geste, d’un instant, tels Mobil Soleil ou Eclosion.
Les aquarelles de Laura Meredith, à la touche picturale d’une extrême finesse, précision et retenue, ou à l’inverse réalisée dans un état de transe, apportent fraîcheur poétique, humour et ironie. L’imaginaire débordant de l’artiste, puisant à un champ d’exploration au registre très large, surprend tant à travers les tribulations d’un couteau suisse, l’œil inquisiteur de Big Brother qu’avec la mise en examen d’un volcan en éruption.
Oliver West, venu du sud de l’Angleterre, s’imprègne des beautés sauvages des côtes de la Cornouaille et les transcrit, lors de ses randonnées matinales, sur une plaque de zinc ou de pierre. Captant l’atmosphère et les lieux magiques inondant ses yeux de lumière et d’espace, il plonge son regard dans le miroitement des étendues aquatiques et en reporte les traces avec savoir-faire, selon diverses techniques originales, dont il est l’auteur et l’inventeur, tant dans l’application de la couleur que de l’impression.
Bernard Garo, un peintre monolithique et passionné entre tous, dont l’oeuvre tonne par sa puissance, est fasciné par la matière, l’inconnu, le gigantisme, habité parfois par la démesure. Bien connu de la Côte vaudoise il présente, en avant-première de son exposition d’automne à la Galerie, une toile caractéristique de son cycle islandais, issue d’une aventure aux confins de la terre et des zones désertiques


Dr.Danielle Junod-Sugnaux

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	Les Artistes de la Galerie 2008